Share

Les opérateurs des Forces Spéciales et l'innovation

Les opérateurs des Forces Spéciales et l'innovation

Figure éminente de l'armée française et ancien membre des Forces Spéciales, Pascal Broquard est intervenu le 23 mars en tant que conférencier et intervenant du cabinet de conseil TOP Intelligence Émotionnelle Consulting. Il a consacré trente années de sa vie au sein des Forces Spéciales, intervenant sur l’ensemble des théâtres d’opérations. Il compte parmi les sous-officiers les plus décorés de l'armée française. Auteur de l’ouvrage Des Forces Spéciales à l’Entreprise, il partage aujourd’hui son expertise et son savoir-faire avec les milieux académiques et avec les entreprises grâce à son cabinet de conseil.

Il débute sa conférence en rappelant l'importance de replacer l'humain à la base du processus d'innovation. Dans les unités des Forces Spéciales, la différence ne se fait pas uniquement sur les capacités physiques ou techniques, mais sur la maîtrise du mental, du physiologique, de la tactique. La nutrition et l'aspect cognitif sont également clés dans le processus d'innovation. 

Un moral de haut niveau fait la différence entre un membre des Forces spéciales et un soldat d'unité conventionnelle lors de l'entraînement. Un feedback après chaque entraînement, chaque mission est indispensable. 

L'invité continue par des exemples d'innovation au sein des Forces Spéciales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande est la première à développer des dispositifs militaires de vision nocturne. Dès le milieu des années 1940, ses chars Panther sont équipés de télémètres et de lunettes de vision nocturne, marquant les premières utilisations opérationnelles de ces dispositifs sur le champ de bataille.

Pascal Broquard évoque également une borne mobile à écran tactile mise à disposition du maintenancier dans sa travée : il s'agit du système DEDALE. Cette innovation permet de saisir en temps réel les actes de maintenance tout en consultant la documentation technique. Elle est également au service du chef d'atelier qui peut, quant à lui, suivre la production et la planification grâce à un écran d'affichage relié à l'ensemble des bornes. 

L'invité du jour aborde aussi la question de la "Virtal Map". Elle permet aux forces spéciales de visualiser en trois dimensions une zone d'action donnée en amont de leur mission et permet ainsi de mieux concevoir leur manœuvre, mais aussi d'éviter la sidération le jour J. Considérant la multiplicité de terrain dans lesquels les forces spéciales évoluent et souvent après un temps de préparation particulièrement court, cette carte est d'une grande aide pour les unités. L’utilisation de la réalité augmentée a par ailleurs fait l’objet de tests par l'armée australienne. 

Les premiers retours d'expérience ont permis de confirmer l'utilité de ce projet.

Face à l’accélération des avancées technologiques, les forces spéciales maintiennent une veille opérationnelle des outils les plus performants, immédiatement utilisable, adaptés au cas d'usage et qui relèvent le degré de sécurité des prochaines missions. Le retour des guerres à haute intensité impose un renforcement de l'exigence où la préparation, désormais centrale, doit permettre de faire face à des adversaires dotés de capacités technologiques comparables.